mercredi 12 mai 2021

En Mai HARFANG 58… fait le printemps de la nouvelle !


 Avec cette 58e livraison, Harfang est fidèle à son rendez-vous de printemps… en  
saluant ce moment où la nature prend ses habits colorés !

Ainsi notre blanche chouette Harfang, comme l’ensemble de la faune et de la flore, se pare d’une mosaïque aux multiples couleurs, aux multiples facettes…

Beaucoup de variétés dans ce numéro qui s’ouvre avec E. Balaert  et C. Barreau : elles se livrent dans un entretien qui éclaire leur œuvre et leur écriture et offrent une nouvelle inédite prolongeant leur dernier recueil publié. La première (auteur entre autres des Poissons rouges et autres bêtes aussi féroces dont on a dit beaucoup de bien ici même)  s’interroge sur les liens qui pourraient exister entre la toile d’une « épeire » et les réseaux sociaux. La seconde (dont le dernier recueil Oublie l’océan plonge le lecteur au cœur de la nature) se rappelle que le « sauvage » est ce qui est « fait pour la forêt » !


Dans notre rubrique « rencontre avec un éditeur », suit un entretien avec N. Cook et D. Huet qui dirigent les éditions Pneumatiques et qui illustrent leur conception de l’édition en proposant en prépublication une nouvelle de T. Covolo : ce dernier fidèle à son style décalé fait d’humour et de dérision, nous brosse  le portrait de « la fille avec un nom du nord ».

Suivent aussi une dizaine de  nouvelles qui oscillent entre la réalité (où il n’est pas question de virus et de confinement) et le fantastique (où il n’y a pas forcément des revenants et des fantômes)  même si A. Destal nous parle de gamins qui chassent les « spectres »… même si H. Gasser nous livre une rêverie fantastique digne de Borgès autour du livre « les catadioptres de Lev Anrep »… même si R. Magladi-Trichet nous parle de « corps flottants », de Virginia Woolf et aussi de madame Bovary !

Pour le réalisme, on peut faire confiance à L. Pierrisnard  qui  narre une « quête patriotique » en vue de réparer les oublis de l’Histoire ou à M. Zeugma qui relate « l’aporie » d’un vieux couple.

Enfin, pour ne pas faire mentir l’adage
selon lequel « en mai, fais ce qu’il de plait » le lecteur pourra choisir entre quelques nouvelles plumes prometteuses : S. Lida, T. Saja et les drôles d’animaux tombés dans « le puits » ou encore P. Serrier  avec l’histoire émouvante de « la statuette » et de sa destinataire

Alors lisez Harfang 58 qui offre variété de tonalités et de styles… avec beaucoup de couleurs pour les lectures de  printemps… et beaucoup de fraîcheur pour les lectures d’été ! 

Harfang N° 58, 116 pages, 12 €,

chèque à  l’ordre d’Harfang à adresser

HARFANG 13 bis avenue Vauban 49000 ANGERS

samedi 8 mai 2021

Dernières nouvelles d’R. G…


Si dans le domaine de la BD, tout le monde connaît R. G. dit Hergé… dans le domaine de la nouvelle, un autre R.G., belge lui aussi, mériterait d'être aussi connu. Peu connu de son vivant, sinon des spécialistes du genre, le décès d’R.G. ou René Godenne (puisqu’il se nomme ainsi) le 2 avril dernier aurait pu passer inaperçu.


Même si certains, dans les années 90, l’avaient surnommé « l’abbé Pierre de la Nouvelle » (ce qui en dit long sur la situation de la nouvelle en France !), il se définissait avant tout comme un grand « liseur de nouvelles » selon sa propre appellation dans ses « souvenirs d’un liseur de nouvelles » dont les premiers furent publiés dans Harfang N° 6 où il évoque ses rencontres avec Saumont, Seignolle, Sternberg et bien d’autres… et dont on peut lire l’intégralité sur internet : http://renegodenne.be/

Pendant près de 50 ans, il a été un ardent défenseur de la nouvelle, surtout française et francophone, d’abord en tant qu’enseignant, chercheur, historien de la nouvelle : on peut relire ses ouvrages depuis son « Histoire de la nouvelle française aux XVII et XVIII siècles » (Droz) en 1970  jusqu’à  « La nouvelle de A à Z » (Rhubarbe) en 2008 en passant par les trois tomes de sa « Bibliographie de la nouvelle de langue française de 1940 à 2000 » !

La nouvelle était son pré carré qu’il défendait avec âpreté, parfois au prix de quelques accrochages et fâcheries avec les nouvellistes, les critiques et autres revuistes… Mais  personne ne conteste ses talents de passeur et sa grande connaissance de la nouvelle, des nouvellistes, des recueils, des revues… Et il faut reconnaître qu’on lui doit d’avoir dégagé deux grandes caractéristiques de l’évolution de la nouvelle au XX siècle : la notion de « recueil ensemble » chère à M. Arland et celle de  « nouvelle-instant ».

Alors tout nouvelliste qui se respecte (fut-il amateur) lui doit beaucoup, souvent sans le savoir ! 

Merci René...