Vendredi 25 Novembre à la Médiathèque Toussaint à Angers
18 H 30...
l'heure tant attendue de la remise du Prix la Nouvelle 2016,
sixième édition !
E. ROCHE (Prix 2016) entre S. DUBIN (Prix 2010) et F. MULLER (Ed. Paul&Mike) Photo M. DURIGNEUX |
En présence des principaux partenaires (notamment la Mairie d'Angers, représentée par Mme C. BLIN, les éditions Paul&Mike par F. MULLER...), le public (une soixantaine de personnes) découvre d'abord le recueil lauréat "Un piano à la Nouvelle-Orléans" (couverture colorée des touches d'un piano et des lumières de la ville... sans oublier le superbe bandeau rouge !) puis son auteur, Emmanuel ROCHE, portant vêtement sombres et petites lunettes rondes.
Aussitôt s'engage un échange entre auteur, éditeur et juré(e)s...
Pour mieux faire connaissance avec E. ROCHE, nous reproduisons ci-dessous quelques unes des réponses... et invitons à lire dans HARFANG N° 49 la nouvelle "Rumeur lointaine" extraite du recueil à titre de lecture apéritive.
On peut se procurer le recueil au prix public de (franco de port)
E. ROCHE (Photo Michel DURIGNEUX) |
D’où vous est venue
l’idée d’écrire un recueil de nouvelles sur la Nouvelle-Orléans ?
Le
choix d’inscrire mes nouvelles dans une ville du Sud des Etats-Unis s’explique
en partie par mon itinéraire personnel : je suis enclin à évoquer des
lieux où j’ai vécu. Et le choix précis de la Nouvelle-Orléans a tenu à la
particularité de cette ville, dont l’histoire est très dense, une ville à la
fois française, espagnole, créole, sicilienne, américaine. À ce titre, elle se
prêtait bien à jouer un rôle de fil directeur pour relier les nouvelles
présentes dans ce recueil.
Mais je
ne suis pas un historien : j’aime l’idée d’accomplir un travail
documentaire conséquent pour n’en retenir au final que quelques lignes
allusives dans une nouvelle – parce que l’art de la brièveté exclut toute
tentation de démonstration didactique. De même, les problèmes sociaux ou
raciaux n’apparaissent qu’à la marge, quand ils sont commandés par le parcours spécifique
d’un personnage.
Un
piano à la Nouvelle-Orléans est votre premier recueil :
que vous apporte l’obtention du Prix de la Nouvelle 2016 ? Quels sont
désormais vos projets d’écriture ?
E. R. : C’est d’abord une joie immense
d’avoir été lu et apprécié par le jury. J’écris des nouvelles depuis trois ans,
et quelques-unes ont été primées. Mais l’intérêt de concourir pour le Prix de
la Nouvelle d’Angers était de réussir à écrire non pas une seule nouvelle mais
un recueil entier, c’est-à-dire un ensemble cohérent.
J’ai un
peu délaissé les concours de nouvelles en 2016, écrivant très peu de nouvelles
isolées pour nourrir justement un projet plus global de nouvelles liées, dans
l’esprit d’Un Piano à la Nouvelle-Orléans, mais centrées sur le Tennessee à
l’époque contemporaine. À ce titre, l’obtention du Prix est un véritable
encouragement à poursuivre sur cette voie.
Quelles références
littéraires vous ont accompagné pendant l’écriture de ce recueil ? Et plus
généralement quels sont vos modèles littéraires ? vos lectures
préférées ?
Plus
généralement, mes modèles littéraires sont nombreux, ce sont les écrivains que
j’ai découverts à 20 ans et qui ont sans doute influencé ma conception de
l’écriture : les nouvellistes du Sud des Etats-Unis comme Flannery O’Connor ou Eudora Welty, ainsi que les romanciers auxquels
j’ai consacré mon mémoire de maîtrise de lettres modernes : William Faulkner et Andrew Lytle (que j’ai eu la chance de rencontrer
parce qu’il passait sa retraite non loin de Sewanee, l’université américaine où
j’ai travaillé dans le Tennessee) Puis la littérature italienne, que j’ai
beaucoup lue à partir de ma découverte d’auteurs comme Italo Svevo ou Cesare Pavese, qui est peut-être l’écrivain que j’apprécie le plus.
En France, les romans de Patrick Modiano
m’accompagnent depuis mon adolescence et la découverte de Dimanches d’août. J’ai
consacré un mémoire universitaire aux voyages américains de Blaise Cendrars, c’est aussi une œuvre fascinante
que j’ai dévorée. Et j’aime les romans noirs de Frédéric Dard et les nouvelles de Marcel Aymé.
Peut-on parler aussi d’un recueil musical, puisque le lecteur entend en fond sonore pianos, trompettes et saxos de la Nouvelle Orléans ?
Je
crois d’ailleurs que vous nous avez préparé une « playlist » pour
accompagner la lecture des 8 nouvelles de votre recueil et les savourer
autrement…
E.R. :
Voilà,
dans l’ordre les titres que je suggère. Et je précise que tous les titres sont
disponibles sur « Youtube ».
1- Le soleil de Saint-Domingue : « Happy
Times » Allen Toussaint, et « La Danse de Mardi Gras » des Balfa
Brothers
2- Ce qu’on croit voir dans les miroirs : « Coquette »
Fats Domino, et « Basin Street Blues / When It’s Sleepy Time Down In The
South » Louis Prima
3- Une redistribution des cartes : « Fat’s
Frenzy » Fats Domino, et « I’m Wise » Eddie Bo
4-
Rumeur lointaine : « Lawdy Miss Clawdy » Lloyd Price, « Rockin’
At Cosmo’s » Lee Allen, « Take It Easy, Greasy » Bobby Charles et
« Think It Over » Jimmy Donley
5-
Le pouvoir d’une noix de coco : « Cajun Joe (The Bully of the Bayou) » Doug
and Rusty Kershaw, « Mardi Gras In New Orleans » Professor Longhair,
et « Lâche Pas la Patate » Jimmy C. Newman
6-
L’eau de la montagne sacrée : « Dixieland Rock » Elvis Presley,
« Blueberry Hill » Fats Domino, « You Ain’t Nothing But Fine »
Rockin’ Sidney, et « Shed So Many Tears » Elton Anderson
7-
La neuvième vie : « Walking to New Orleans » Fats Domino, « (Blue
Blue Blue) Blue Blue » Jo-El Sonnier, et « Do-Re-Mi » Lee Dorsey
8-
Un héros américain : « Bayou Boys » Eddy Raven, « Mellow
Saxophone » Roy Montrell, et « Cry Me A River » Aaron Neville
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