mardi 17 septembre 2013

NOUVELLES... DES PRIX D'AUTOMNE 2013 : Patrick DUPUIS primé à Lauzerte !


Le 8 Septembre à Lauzerte le Prix de la nouvelle ou « Prix de la femme renard » 2013 a été remis à Patrick Dupuis pour son recueil « Passés imparfaits » paru aux éditions Luce Wilquin (lire CR dans Harfang N° 42).
Cinq recueils étaient en compétition : outre celui de P. Dupuis, « Libellules » de Joël Egloff, « Cabaret sauvage » d’Isabelle Kaufmann, « Pour que demain vienne » de Corine Pourtau et « Autant d’ennemis terrassés » de J. Thirion.
Le fonctionnement de ce prix (organisé par les librairies de Montauban et la médiathèque de Lauzerte) est original puisque ces 5 recueils avaient été choisis par Dominique Paravel (lauréat 2012,  pour son recueil « Nouvelles vénitiennes ») et aussi parce que toute personne ayant lu les 5 recueils peut participer au jury.



 
Après Nuageux à serein en 2009 (lire Harfang N° 35), P. Dupuis poursuit dans ce nouveau recueil d’une vingtaine de nouvelles son analyse des ravages du temps qui poussent les couples à se séparer. Il nous livre de l’intérieur les sentiments et les réflexions de ceux qui vivent au quotidien la routine, le désamour, le ratage banal… Car si les conjoints sont d’abord unis, ils sont ensuite souvent désunis. Si un instant, ils sont à nouveau réunis, c’est pour se quitter à nouveau. Car ici l’amour ne se conjugue pas au mode définitif : l’amour-toujours est une illusion ! Et si tout est affaire de conjonction, il faut constater après d’autres qu’il n’y a pas d’amour heureux et qu’il n’y a pas de « présent parfait »… mais pas plus de lendemain qui chante ni de futur « plus-que-parfait » tout aussi illusoire… car les « passés » ne sont jamais simples puisqu’ils pèsent sur le présent : ils sont donc imparfaits !
L’amour qui décline avec le temps se vérifie à tous les âges de la vie, de l’adolescence (avec « Mylena ») à la maturité et la vieillesse !
P. Dupuis propose une déclinaison de tous les cas de figure : face à celle qui regrette son mariage, ses maternités, les infidélités du mari, il y a celle qui (comme « Anna ») regrette d’être restée célibataire et se retrouve solitaire à la veille de la soixantaine !
Face à la femme qui a choisi sa carrière et son violoncelle au prix d’un divorce, il y a son ex-mari qui choisit de fonder une famille et d’avoir des enfants car « un enfant ça permet la survie des couples » !
Face à celle qui, dès le divorce prononcé, propose à son ex de « recommencer à zéro », face à celui qui veut « refaire sa vie », ceux qui reviennent un an, dix, vingt après, face à ceux qui se revoient « en souvenir du passé », il y a tous ceux qui ont compris qu’ils avaient « un passé à assumer » qui pèse sur le présent !
Face à ceux qui après une séparation se lancent dans une « drague » ou un « plan cul » et s’illusionnent sur un temps passé qui ne saurait revenir, sur une jeunesse qu’ils ne peuvent revivre… il y a ceux qui comme Anna font ce constat amer mais réaliste : « Les choix se font quand on est jeune, ensuite il n’y a plus qu’à assumer. Je me suis trompée, tant pis pour moi ».
Merci à P. Dupuis de nous rappeler cette dure leçon de grammaire… de l’amour !